Poèmes


Résurgence

Par delà les âges,
Au grès d’un voyage,
Se peut rencontrer
L’ange qui te plait.

Sache en ces termes l’aborder :
« Ange, Ange est, Ange sera.
Mais quelle ironie, n’est-ce pas,

Que de mieux connaître
Des hommes un maître,
-J’ai nommé vous, l’Ange
Au passé étrange-

Que soi-même, dont l’existence
Au monde est le fer à la lance. »
Que suis-je, dans l’Eternité ?
24 Juin 2003

Hier tu m’aimais
Aujourd’hui je meurs
Demain tu m’auras oublié
20 Juillet 2003

Rituel nocturne

La foudre s’abat sur la lande,
Calcine un vieux pin isolé
D’où sort une fol’ sarabande
De lutins, fées et farfadets.

Aux figures de s’agiter,
A la ronde de se former,
De l’incantation formulée
Un druide vint à s’éveiller.

Puissant magicien des ombres,
Ami de la forêt profonde,
Il résisterait à la sombre
Kadula, déesse des ondes.
25 Août 2003

Avide et vorace, la faucheuse
Se moque de ton nom, de ta race.
Dans le fond, elle est bien généreuse,
Et à tous, nobliau, nonne ou gueuse,
Réserve une douce noce
Au fond d’une même fosse.
2004

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Si l'on ne peut être amoureux
Si on ne peut pas être amis,
Quel autre choix pour nous deux
Que se fuir toute la vie ?

Je peux oublier que je t'aime
Car le temps toute plaie efface
Et que de tout ce qu'on sème
Ne subsiste nulle trace.

Mais ce qu'il me faut éviter
Que l'Amour encor davantage,
C'est ton reflet, ton image
Ressurgissant du passé

Qui me rappellent les caresses,
Les baisers volés. Bref, les pas
Conduisant à ma détresse.
Les fées, ça n'existe pas.
23 Juillet 2005

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Ode

Je rêve d'un monde immobile
Car tes pieds enfanteront la danse

Je rêve d'un monde vide
Car ta présence fera émerger la magie

Je rêve d'un monde éteint
Car de tes yeux naîtra la lumière

Je rêve d'un monde sans ciel
Car par ton souffle apparaîtront les étoiles
1 Août 2005

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Je change la flamme
de mon coeur
en narcisse,
avec allégresse,
de peur
que ne se ternisse
ton âme
de déesse.
18 Juillet 2005

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Un Amour inconsumable
Déchire mon cœur
Et ni ma tête ni mon âme
Ne se résout aux pleurs.
Car sur la berge de la Passion
Dansent d’indomptables flammes
Et aucune mer n’en couvrira le sable.
Nul n’étouffera le foyer de la Reine
Car tu l’alimentes à foison
Et que rien n’est plus envoûtant,
Oint tel un baume ou un onguent,
Que le chant d’une sirène.
9 Septembre 2005

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Syel se lamente de l'obscurité,
Car les ombres semblent refermer mille dangers.
Syel se persuade qu'avec l'espoir
(Mais c'est si dur d'espérer dans le noir)
Se peuvent raviver les braises de l'Amour
Et que bientôt se lèvera le jour.
Syel sait qu'il peut mettre fin à la nuit ;
Il prophétise le retour de la Vie
Et annonce l'avènement de la nouvelle ère
Dispensatrice de Lumière.
Syel enfin enjoint et supplie
Celle dont à jamais il se lie,
L'Etoile de son éternité,
De ne cesser de luire ni de l'éclairer.

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Les journées m'ont rarement semblé s'écouler avec tant de lenteur, tant et tant qu'ont les croiraient chacune des heures, et que d'instant en instant, c'est une éternité qui s'étend… Combien devrai-je encor’ souffrir que ton indifférence sur moi repose, alors que mon cœur ne paraît tarir d’amour que comme de pétales une rose. Il n’est de mal sans bien, je le sais bien, et ce ne sont pourtant que haine et tristesse qu’animent mon âme. Quand donc à mes yeux cesseras-tu de paraître déesse, ma dame ? Lorsque tu erres sans fard ni artifice, c’est encore que je t’envie avec délice. Tu n’est que délectable poison à mon cœur, et qui à ton adoration s’attable de Passion se meurt. Adieu, douce et belle, qu’il eût été bon que tu fusses réelle.
13 Septembre 2005

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Apologue de deux consciences

C’était un soir où les âmes s’apprêtaient à s’endormir
Et moi-même me sentais happée par l’apaisant Morphée.
Soudain, me soustrayant au sommeil, mon cœur de s’alanguir
Et moi de m’enquérir : « Est-ce une heure là pour se troubler ? »

Le cœur : « Il n’est point de saison allouée à la tristesse,
Comme ne se peuvent contrôler ni les accès de liesse
Ou d’alacrité, ni ceux, plus cruels, de grande détresse ;
La mort non plus ne frappe pas mais à la porte se presse.
Le nouveau-né ne s’enquiert pas de l’heure pour réclamer,
Sait qu’une envie frustrée se doit d’être sitôt comblée.
Mais si dans l’eau du repos une pierre je jetai,
Et que par les ondes accumulées du remous engendrai,
Ce n’est point pour faire leçon non plus que te sermonner
Mais pour t’instruire, sitôt que su, que l’esprit, ton auguste,
Semble enclin à l’opprobre et à l’ignominie. Il est juste,
Ce me semble, de t’ôter au plus vite de ce doux songe
Avant que le mal, fort de son malin dessein ne te ronge.
La faute en est, c’est un secret, aux perceptions sensitives
Qui bercent d’illusions et faux-semblants ton âme et ses rives.
N’écoute, pour dévoiler et juger la réalité,
Pas l’esprit qui tentera de te charmer et soudoyer. »

Dès alors enfin que de discourir le cœur eût fini,
J’imaginais le retour apaisant aux joies de mon lit
Et requérais délicieusement repos et oubli
Lorsque à me tourmenter derechef s’employa mon esprit.

L’esprit : « Le cœur, sujet aux basses passions, interprète
Le monde, alors que l’on ne perçoit bien qu’avec sa tête.
Jugez donc par vous-même : comment faire la part des choses
Si, voulant tout appréhender, sur le cœur on se repose ?
La sensibilité s’accorde malaisément, voyez,
Avec l’indéfectible intégrité lorsqu’il faut juger ;
Alors que l’intransigeance de la raison ne s’encombre
De la partialité qui est de tout sentiment l’ombre.
Regardez bien le cœur qui, ainsi qu’un coupable, dénonce
Ses semblables pour atténuer sa peine, songeant sans
Doute que l’on peut occulter force méfaits par une once
D’aveux ou de repentirs, et que le Juste n’est pas franc.
N’écoutez donc, si vous quêtez l’authentique vérité,
Pas le cœur qui ne manquera pas vous fourvoyer. »

Entre Charybde et Scylla, entendement et sentiments,
S’affairaient à foison en mon Moi des affres et tourments.
Le doute mû de la vacuité, alors que ma conscience
Bruissait du heurt des prolixes pensées desdites engeances.
Lors de pareilles tempêtes, quiconque vous le dira,
Le capitaine au gouvernail augure qu’il sombrera.
C’est alors que je m’affranchis de ce dilemme sans trêve,
Et que je m’abandonnai enfin à un sommeil sans rêve.

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Sous la plume naïve d’un enfant, le monde rêve au lendemain
Il songe que les étoiles bientôt illumineront les hommes de l’intérieur,
Il croit que les arbres, ivres de liberté, se mettront à voler
Et que les plumes des oiseaux ensemble formeront la parure des anges.

Sous la plume naïve d’un enfant, le monde se languit du jour prochain
Car de l’âme de l’homme s’évanouiront la haine et la peur,
Car tous les chemins seront garnis d’arches de lumière dorée
Et qu’à chacun sera donné qu’à satiété il boive et mange.

Sous la plume naïve d’un enfant, le monde attend qu’on soit demain
Où femmes et hommes seront tous frères et sœurs,
Où il sait que céans régnera une éternelle paix
Et qu’enfin le monde dormira sans qu’on le dérange.
Sous la plume naïve d’un enfant…
19 Septembre 2005

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Eternité

J’ai été amoureux d’une ombre.
Oh, pas longtemps, certes : un instant.
Mais un de ces instants sans nombre
Qui semblent éternité tant
Ils sont fantasques et plaisants.

J’aimai d’un amour improbable,
Sans valeur ni identité,
Tel que l’aurait pu rapporter
Quelque doux conte ou belle fable,
De ceux dont la fin est aimable.

Mais sa silhouette eut tôt fait
De disparaître dans le sombre,
Et moi à jamais d’espérer.
Je vous en prie, prenez pitié,
J’ai été amoureux d’une ombre.
21 Septembre 2005

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Je suis le plus chanceux des hommes
Car j’ai découvert quelque chose
De grand et beau –joyeux, en somme.
Ça enjoue comme un champ de roses

Et c’est plus fort que le vent même.
Seul, on se sent en compagnie ;
Même triste, on chante la vie.
C’est une famille qui s’aime.

Malgré les peurs, malgré les heurts,
Même si l’on parle un peu fort :
Malheureux celui qui ignore
Que c’est le revers du bonheur.

En chacun se trouve un diadème
Que beaucoup ne connaissent pas
Mais qui nous aide à chaque pas :
C’est une famille qui s’aime.

C’est une famille qui s’aime.
10 Octobre 2005

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Les fleurs ne s’envolent pas aujourd’hui
Car enfin la brise ne souffle plus.
Les pétales, comme des rêves nus,
Ne rejoindront pas le Soleil qui luit.

         Je n’ai rien vu danser dans tes grands yeux.
         Ni signe d’espoir non plus que regret
         Lorsqu’il nous fallut nous détourner. Et
         Cet au revoir avait un goût d’adieu.

L’eau scintille encore d’avoir vu trop
De rayons ricocher à sa surface,
Et elle dispense à tous ceux qui passent
Mille étincelles en autant de cadeaux.

         Je pris peur, puis ai ignoré le feu
         Qui te rongeait. Alors, c’était trop tard.
         Pensée : ton reflet se perd dans le noir…
         Cet au revoir avait un goût d’adieu.

La brume appesantit son couvercle
Sur les âmes en présence. Là, on vit
L’automne en lieu du printemps. Et l’avis
De tous était : « Le monde n’est plus cercle ! »

         Puis j’ai abandonné, criant un peu,
         Pleurant beaucoup. Je dis : « Au revoir, Dieu. »
         Mais cet au revoir était un adieu,
         Mais cet au revoir était un adieu.
12 Octobre 2005

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L’oiseau roule son col argenté
Jusqu’à ne plus penser ne plus vivre
Il m’arriva jadis d’espérer
Paraître plus fou être plus ivre
Que jamais ne me le permettront
Ma pusillanimité et l’art
Inimitable dont je fais preuve
Qui fait sembler les loups aux moutons
Et singe des dames aux airs bizarres…
Mais la mort sera ma seule veuve

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Espoir (bis)

Vis.
Vis pour te rappeler.
Pour te rappeler au souvenir.
Vis pour te souvenir de l’oubli.
Vis pour oublier que tu
Meurs.
31 Octobre 2005

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Mon monde était un Soleil,
Il a perdu son éclat
Nulle magie ni merveille
N’en éclaire plus le toit.
13 Novembre 2005

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Je ne souffrirai plus ton silence ;
Je ne souffrirai plus tes paroles ;
Je ne souffrirai plus tes offenses ;
Ni que tes cheveux frôlent
Délicatement mes tempes ;
Ni le désir qui rampe,
Profond, entre tes cuisses ;
Ni que tes yeux maudissent
Par leur beauté l’éclat de l’éphémère.
Je ne souffrirai plus tes gestes ;
Je ne souffrirai plus l’enfer,
Et contre Satan même je peste
Car ma douleur est forte ;
Et toi, tu es morte.

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A vous seul j’adresserai mes vœux
Car vous osez provoquer l’inconnu
Et qu’à mes côtés votre âme paraît nue.

Il n’est d’ange non sacrifié, non plus que de pécheurs à blâmer,
Car le reflet, pas le jeu de l’éclairage, semble toujours plus sombre que le modèle ;
Et sous la laine même du mouton le plus noir
La chair est rose immaculée. Sachez qu’une aile
Brisée gène davantage qu’une aile coupée.
De même, l’on s’accommode mieux aisément des affres de l’amour
Lorsqu’on le sait sans espoir.
L’attente est inutile s’il n’est point de retour.
La vie est longue, la mort se montrera brève.

A vous seuls j’adresserai mes vœux,
Vous qui sans honte tutoyez mes rêves,
Et qui jamais,
Jamais,
N’avez feint d’être heureux.
21 Novembre 2005

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Pour toi

J’appris à attiser le souffle du désir
Et au cœur de la stérilité me nourrir.
Pour toi, je transformai les affres en récompenses
Mes tourments alors semblaient délices des sens.

Il aurait fallu qu’on mange
Tous les deux le même pain.

Pour toi, j’engageai mon âme en un sombre pacte,
Redoutant l’attente comme redoutant l’Acte.
Pour toi, mes muses se turent, et dans les iris
De mon cœur se voyait le reflet de Narcisse.

Moi, je me sentais serein
Moi, on me trouvait étrange

Pour nous, l’avenir n’est que chaînes, ou bien barreaux.
Et pourtant au dehors le ciel paraît si beau.
Pour nous, le plomb se fera plume. Qui eût cru
Que s’opèrerait une alchimie défendue ?

Chez eux, la fortune engrange
Sans eux, on n’est presque rien.

A personne je n’offrirais la joie du doute
Ni la jouissance de la mort que je redoute.
Inutiles que toutes ces précautions prudes :
On ne peut s’habituer à la solitude.

Je demanderai ta main,
En baiserai les phalanges.
Vois nos sangs qui se mélangent !
Scelle avec moi ton destin.

Fleuretant avec le Malin,
On me pourrait croire un Ange.
Qui donc, selon vous, dérange
Plus qu’un fou se croyant Saint ?
01 Décembre 2005

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Il n’est plus temps d’adorer les nues ni la grâce
Car mon âme se lasse et mes enfants sont nus.
7 Décembre 05

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Les affres de l’Amour soupçonnent sa futilité.
A l’« Etincelle », le Rédempteur au moiré plumage
Scella la peur dans l’écume de la fatalité ;
Seul le masque innocent se pare d’un nouveau visage.

Gloire au précepteur
Oh, le grand, le beau !
Qui ne masque pas

Ni ses peurs
Ni ses maux
Ni ses pas

Gloire au précepteur !

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Fable pour enfants

Il était une fois une dune.
Une dune si haute, si droite, si fière
Qu’on aurait pu la croire reine du désert ;
A ce titre, elle faisait l’envie de ses compères.

Il était une fois une lune.
Une lune si noble, si claire et si ronde
Qu’elle semblait seule la nuit éclairer le monde ;
Tant, que dans sa lueur les étoiles se fondent.

Alors un jour, car le jour la lune est absente,
Dunes et étoiles se retirèrent ;
Un conseil de guerre elles formèrent
Et deux grands coups d’état fomentèrent.

Profitant que les deux reines soient dans leur tente,
Violant la tacite immunité
-Car c’était l’heure du thé
A la menthe- les traîtres zélés

Accomplirent leur triste méfait,
Défaisant les hégémonies tout à la fois
Du désert et du ciel. Un royaume sans roi
Se voue sans doute à l’instabilité. Sans lois,
Croyez moi que la conscience ne suffit pas.

Des étoiles et des dunes restées
Chacune s’exprima et exigea le droit
A la présidence de tel ou tel endroit.
Enfin, la guerre civile se déclara.
Toutes y succombèrent et depuis lors on ne voit

Pas d’étoiles dans le ciel, non plus que de dune
Dans le désert. La nuit, plus de lumière aucune,
Et le désert est désormais d’un plat sans bornes.
La morale, si l’on veut tant en tirer une,
Serait d’aimer qui vit dans son palais et l’orne
Pour s’éviter souffrir une vie noire et morne.

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Post Delirium

Déjà les mouches s’agitent
Au-dessus de mon cadavre.
Elles auront couvert et gîte :
Ce sera pour elles un havre.

Au lieu du cheval fougueux,
Dont les humeurs capricieuses
Ont tôt fait jeter aux cieux
Son hôtesse malheureuse,

Optez plutôt pour le pas
Lent mais plus sûr de la mule.
Il n’est de meilleur soldat
Que celui qui capitule.
Décembre 05

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Libre de prêcher le mensonge,
C’est le fer aux pieds qu’on me bannira.
Libre de me complaire dans le luxe,
C’est mes entrailles que le feu consumera.

Ivre de prêcher en vrai comme en songe,
Ma fierté comme seule camisole.
Ivre de plaire comme le héros Polux,
Oh ! bûcher de paille qui seul me console.

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C’était au temps de l’enfance, des rires et de la danse.
Mon monde était neuf, mon masque était beau, mon cœur avide.
Je cueillais alors chaque jour les fruits de l’innocence,
Quand ma bouche encore avait le goût des lèvres d’une autre.

Il n’était de cœur plus clos à la passion que le tien.
Tes yeux étaient sombres mais dessous le terrain aride
Etait un filet de larmes qui ne s’épanchait point,
Dont chacune de mes vives flèches était un apôtre.

Je ne trouvais jamais les fleurs si belles que fanées
Et séchées, alors que les fruits plantureux me répugnent
Et que le jus m’écoeure. Il se passa nombre d’étés,
Tant, que je me réjouissais de te voir si bien pourrir.

Lors, les anges envieux chantaient fort ta déchéance.
Nulle pitié, nulle complaisance que tu n’expugne.
D’aucuns se moqueront, prétextant le manque de chance,
Alors que je t’aimerai, sadique, juste pour rire.
2 Mars 2006

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Les larmes sont faites d’une encre qui n’écrit pas,
Vois ! ce navire échoué. L’ancre enchaîne au trépas
Les marins trop prétentieux.
L’habit est neuf, le cœur est vieux.
Le temps s’écoule en cascade
Que n’endiguent mes cris ni ma foi,
Telle une folle escapade
Dont l’issue ne dépend pas de moi.
10 Avril 2006

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L’oiseau de Koth s’éteint avec les ailes brisées
D’avoir trop parcouru et d’avoir trop volé,
D’avoir prétendu atteindre la voie lactée.
L’oiseau de Koth s’éteint avec les ailes brisées.

Mille lieux et merveilles il aurait pu découvrir,
Mille autres encore et beaucoup plus qu’on en saurait dire.
Mais l’ambition aveugle, couplée à l’arrogance,
On sait, brûle les ailes et n’offre qu’affres et malchance.

L’oiseau de Koth s’éteint et tombe à terre
Et jamais plus ne volera libre dans le vent et dans l’éther.
Pour son dernier voyage, Dieu qu’il était beau Dieu qu’il était fier !
L’oiseau de Koth s’éteint et tombe à terre
A jamais... A jamais.
18 Mars 2006

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J’admirai un instant le vol gracieux d’un papillon aux ailes dorées,
Comme un corps de fille enrobé de parures mordorées.
Il tend ses ailes, virevolte, exécute folles arabesques et caracole
Dans le seul but de séduire, sans échanger une parole.

J’admirai jusqu’au soir le vol gracieux d’un papillon aux ailes dorées
Qui m’envoûta par sa danse insidieuse contre mon gré,
Qui m’enivra de son suc musqué aux fragrances prometteuses de cent tourments,
Qui m’enchaîna à jamais au souvenir d’amour d’un enfant.

Je n’admirerai plus le vol gracieux d’un papillon aux ailes dorées
Ni sa danse, ni son rire, ni ses chants de solitude
Car l’amour a cela de beau qu’il est éphémère et que la vie n’est qu’un prélude
A l’oubli qui guette tous les papillons aux ailes brisées.
28 Mars 2006

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Mon sang, ma patrie, mes ancêtres…
Toi qui m’as élevé, toi qui m’as nourri,
toi qui m’as porté en ton sein et m’as accueilli
dans la famille noire unifiée, je te suis reconnaissant.
Je t’aime pour le feu de ta terre, la fraîcheur de
tes bois, le goût salé de tes larmes.
Afrique, à jamais dans mon cœur.

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Lune d’Orient qui illumine le ciel de mille lueurs
d’espérance.

Cherches à atteindre l’impossible, et tu accompliras tes rêves.
17 Mai 2006

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Ouli, comme un oiseau qui n’a jamais appris à voler
Ouli, comme un rêve qu’on oublie à peine réveillé
Ouli, comme une blessure au cœur qui jamais ne s’épanche
Ouli, comme un papillon trop fragile sur une branche

Comme des enfants perdus qui se tiennent par la main
Puis se lâchent et découvrent la peur de la solitude.
Comme le vent caressant qui peut emporter au loin
Les restes vieillissants d’une poésie qu’on élude.

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Il me sied que ton regard soit beau,
Car j’y découvre mille étoiles
Et mille couleurs se dévoilent.

Il me sied que ton regard me perce,
Car mille aiguilles ne sauraient exprimer ma douleur
Ni mille crocs ni mille démons aviver ma peur.

Il me sied que ton regard soit loin,
Car mille lieus déjà me séparent de toi
Et mille pas même ne m’approcheraient pas.
A Dieu

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Libre comme un homme
Fou comme un Dieu
Notre Amour que je consomme
A tout de suite, adieu.

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Le paradis est un lieu fantastique,
Dit-on, peuplé de mille merveilles.
Le sang qui y coule, si magnifique,
Pourtant ne serait-il pas vermeil ?

Et les larmes versées, au cœur du cœur blessé,
Font moult tumultes dans les cours tortueux
Des ruisseaux, des rivières et des fleuves ravagés
Qui se pressent et se jettent dans l’océan malheureux.

Nous sommes si avides, si désireux de souffrance ;
Si prompts à souhaiter ardemment ce dont on ne veut pas
Pour s’attirer la compassion, la pitié, voire un peu de complaisance
Au risque de sacrifier et son bonheur et son existence.

Le lit où repose l’eau calme du lac
Est aujourd’hui en feu et menace
D’enflammer et détruire en une attaque
Tous les êtres de la Terre, sans plus laisser de traces.

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La Vie dépasse la mort d’une longueur
Et l’on croit toujours courir assez vite
Et l’on rêve chaque seconde, chaque heure ;
Mais on oublie tout lorsqu’on s’alite
Pour le dernier repos
Dont les rêves sont exempts
Et où, couché sur le dos,
On oublie le temps.

Dans tout cet air qui m’étouffe
Dans toute cette terre qui me désole
Terre ocre, de feu comme de sang
La seule étoile qui brillait s’est éteinte
Comme une bougie que l’on souffle
Comme une flamme trop loin du sol
Comme un foyer trop peu puissant
Une étincelle qui s’épuise dans une dernière étreinte
17 Mai 2006

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La Terre est mon plancher,
Mon seul toit est le ciel
Et je n’ai de murs que les limites de l’horizon.
13 Juillet 2006

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Par le goût de l’exil
Tiraillé
J’ignore mon île
Et mon foyer



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As-tu remarqué ? Les songes
Sont semble-t-il tout pareils
A cet amour qui me ronge
Et aux nuages du ciel :

Ils s’étirent et s’étirent
Dans les confins oubliés
Tant, jusqu’à s’évanouir
Et derrière rien laisser.

Souviens-toi de cette fleur
Comme d’un riche héritage
Qui survivra et aux heures
Et aux années et aux ages.

Les pétales sont soleils !
Mais garde au parfum qui nuit.
Au poisson il est pareil,
Il clôt tes yeux sur la nuit.
14 Août 2006

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Libre, la feuille qui s’envole
Au gré du vent

Libres, les mots qui s’accolent
Sans se soucier des gens

Libres, les baisers qui se posent
Au hasard sur des lèvres

Et les bijoux qu’arrosent
D’or les orfèvres

Mais qu’en est-il du cœur
Enchaîné à la Terre
Par ses passions et ses peurs
Comme un oiseau fait de fer ?
22 Septembre 2006

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Le cœur d’un ange est plus salé que ses larmes.
Dis-moi pourquoi, Oh ! Dieu,
Mes passions et ma foi sont des maîtres d’arme
Si durs et si odieux.

Les cris les plus désespérés sont les moins entendus.
Pourquoi ?
Les chaînes qui lient mon âme sont les moins bien tendues.
Pourquoi ?

Et les pleurs, et les chants, tissent la même mélodie.
Et la main qui tourne le métier
Est une main de maître et une main de Père qui
Inlassablement aime et créé.

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La lumière est comme un corps
qui se dissipe dans l’air
et le monde est un décor
conçu juste pour nous plaire

Rien ne servira de s’insurger
et faute de nous en divertir,
il nous faut donc s’en accommoder,
s’en prévenir, ou s’en garantir.

Libérons-nous de ce fardeau
qui nous opprime et nous oppresse,
nous comprime tous aux barreaux,
n’offrant ni garrot ni compresse.

Chante ! chante et loue la vie ! C’est une ode,
c’est une symphonie. Longue et plurielle,
sans compromis, ni même lois, ou code.
Danse ! car la vie est courte et mortelle.
28 Septembre 2006

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Apocalypse : en somme

Rouge comme le sang versé d’un enfant
Lorsque dans la nuit, le ciel avec la terre
A l’horizon se confond
Il le faut taire.

Les landes sauvages au gré de l’eau
Filent en ronde se resserrant immobiles
Dans le fond du gouffre jusqu’à implo
ser, moins qu’un pouce, moins qu’un fil.

Rient en leur for le Cornu et la Genèse
Satisfaits de leur méfait, la blague
Ayant dupé tout le monde. Cés
ure de l’humanité, Adam une dague

dans la pomme.
6 Novembre 2006

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Mesurons notre amour
Avec une règle rouillée,
Nus la nuit, honteux le jour.
Détruire une relation et la souiller,
Y pondre un œuf puis l’écraser.

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Inachevé

Je veux cueillir dans ta chevelure emmêlée les lentes de mon ennui.
La frénésie qui embrasait fort mon âme s’est vue réduite à quia.
De ton amour dépouillé, de ton attention privé, je m’enorgueillis
De l’œillade égarée, la caresse fortuite dont tu me gratifias.

Chaque geste en mon endroit m’extasie
Chaque indifférence me tue
Je serai ton émissaire, vois-tu,
fou, à tes pieds, à ta merci.
13 Novembre 2006

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Salam
Aleïkum
Romance d’Abraham
Au cœur de loukoum
Habitante du désert

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Terni par l’espoir
La corde vide choit un
Fou de liberté

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Sous le soleil noir
Les étoiles sont des phares
Soir, ou désespoir

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Défendus de rêve
Ma vie comme un tronc sans sève
Errance sans trêve

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Mordue au printemps
Dérivé de feuilles rouges
La neige qui pleure

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Gobelets de sang
L’automne frappe à ma porte
Un enfant sans nom

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Mobilier réduit
Petite fille qui fuit
Robinet qui pleure

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Pluie sur la toiture
Des cheveux d’ange mouillés
Fête des grenouilles

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Ma foi en écharpe
Regard tourné vers le ciel
Les nues me chapeautent

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Teint d’or et d’ivoire
Les murailles sont de jade
Mon cœur est d’airain

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Chevaux et cuirasses
Choc des lances et des haches
Fièvre du combat
[Haikus] 12 Dec 06

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Je veux saboter ton nom et le trahir,
Le traîner dans la boue, me meurtrir,
Te blesser, me mordre jusqu’au sang
Et lécher tes plaies purulentes.
Je veux me baigner dans mes larmes ;
Forcer les rangs ;
Prendre les armes ;
Déliquescente.
13 Dec 06

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L’or est de la pierre ravinée
Au cœur du soleil,
Qu’ont les avides tôt fait d’exhumer
De dedans leur miel-
-leux écrin. Sus au pillage, au recel
de tous ces joyaux
dont les beaux éclats sont les moindres maux !
Soyez sûrs que l’œil
de la justice est tout tourné vers vous,
ouvert et sanglant,
critique et implacable, révélant
toutes les noirceurs
que peut contenir un soleil mourant.
C’est aussi vers vous
que se meuvent les instincts de pilleurs.
Nul juge n’est dupe
au point d’ignorer un malfrat au doux
sourire hypocrite.
Voleurs d’âme, profanateurs d’image,
reposez donc vite
ces beaux bijoux et babioles brillants
pour lesquels tant luttent.
De fait, leur gangue tombale est sacrée
et très bien gardée :
le corps et l’esprit en sont les garants
et c’est bien dommage
car ils ont des trésors qu’ils dissimulent
à leurs prétendants.
Les princes et les rois montent des mules,
sauf votre respect,
et les mendiants voyagent en carrosse.
Laissez ce diamant
choir, sa demeure est au fond de la fosse.
Faîtes-vous garant
de son repos et veuillez retourner
dans votre contrée
où nul n’est maudit, ni nul n’est sacré.
Oh ! Fuis, je t’en prie !
Tu me mets en péril, et mon esprit
ne peut plus souffrir
de te voir ravir mon cœur et d’en rire !
27 Déc 06

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Fou de joie
A l’idée de te revoir
Ivre de foi, ou d’espoir
Zanzibar n’est pas trop loin pour que je t’y vienne quérir
Arrogant dans ma quête, méfies-toi : c’est ton cœur que je veux ravir.

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File loin de mon cœur
A l’horizon de mes passions
Ici mon songe, là mes ardeurs
Zèle du mensonge, déraison
Armé du Don qui me ronge, j’accours sur l’heure.

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Faiza, aux accents de vent lointain
Yeux d’ébène et fines mains
Faiza, sombre et claire, délicate
Jouons la vie avec les mêmes cartes
Faiza, partage ton cœur avec le mien
Jusqu’à l’éternité ou son lendemain
Faiza, sourire d’ivoire et de soleil
Cœur de cristal, d’étoile, de miel
J’attends un geste, un signe, un regard
Une lueur d’espoir dans le noir
Faiza j’ouvre mes bras
Ecoute-moi
Regarde-moi
Aime-moi

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Songe parfois au temps qui passe
Mon cœur est neuf, ma main est lasse
De trop écrire sur l’ivoire,
D’épier le ciel et d’y voir
Une armée d’anges étonnés
Devant une Terre dévastée.

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En levant les yeux ce matin
J’ai vu s’envoler une colombe
Elle était douce comme du lin
Mais triste et sombre comme une tombe
Janvier 07

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Accent exotique
et charme du Brésil.
Desseins érotiques
d’un secret amant.
L’amour est océan,
mon cœur est une île.
3 Fév 07

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Lasse est ma main de trop écrire,
N’en pleurer pas non plus qu’en rire,
Car c’est un drame céans qui m’anime.
Mon cœur d’ordinaire oncques ne s’abîme.

Fort des griefs que l’amour m’inflige
C’est de droite et de gauche,
De Charybde en Scylla,
Que des gorges tentantes me débauchent.

Les yeux sont langoureux,
Ma raison faible et ma démarche gauche.
Patient, j’attends le pieu
Ou la lame pour que mon âme ils fauchent.
15 Avril 07

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La vie est un oiseau sans plumes,
une fleur au paradis.
Point de nuit sans lune,
Non plus que de femme sans mari.
La passion est une laisse
Et l’amour est un don.
Ton sourire est caresse,
Et mon cœur y répond.
24 Avril 07

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Je ne peux te couvrir d’opales
Je ne peux te promettre des merveilles
J’aimerais décrocher des étoiles
Plus brillantes que le soleil.

Je ne peux te couvrir d’étoffes rares
Non plus que de poussières de diamant.
Regarde seulement mon départ
Comme l’adieu d’un amant.

Je ne peux te couvrir d’or pur
Quand bien même serais-je mineur
Mais je peux t’offrir, sois-en sûre,
Ce que j’ai de plus précieux : mon cœur.
3 Mai 2007

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Retrouver l’ardeur
de nos pulsions
où jadis
flottait l’odeur
de nos passions
11 septembre 2007

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Pelo dorado, espigas de trigo debajo del sol feliz ;
Ojos suaves y verdes, lagos de esmeraldas que centellean ;
Cara como nieve de angel, mas fina qui mina de lapiz ;
Mismo tu nombre es tan dulce que los querubines le cantan ;
Tal vez seas una diosa,
Tal vez una musa, Agata.
27 de septiembre 2007

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L'idylle commence dès le premier poème ;
lorsque deux papillons se battent pour la même fleur ;
que le ciel s'assombrit en même temps que le coeur ;
que les ombres des anges s'étirent en longueur,
porteurs de la langueur de l'automne,
et qu'au fond du bois résonne
un air de bohème
28 de noviembre 2007

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UN AIR D’ACCORDEON

Quand Artur arriva dans la ville,
il était déjà un peuplié ;
comme une feuille d'arbre ou de papier
qu'on aurait froissé, froissé, froissé...

Il rencontra les gens les plus vils
qui le traitèrent de tous les noms,
de "demi bonhomme" à "trublion".
Artur en peine souffrit de mouron.

Cependant, il aimait la musique.
Et il écoutait, passionné,
les musiciens inspirés
changer un pont vulgaire,
un toit terne ou une gouttière
en un spectacle magnifique.

Mais de tous les instruments,
à cordes, percussions,
à coulisse ou à vent,
celui qu'Artur préférait,
vous l'aurez deviné,
était l'accordéon.

Alors il oubliait volontiers
le dédain, les moqueries appuyées
et le regard des autres.
Oh, pas bien longtemps
voyez, à peine seulement
le temps de quelques notes.

On lui disait aussi
juste pour l'ennuyer :
"Tu défies la géométrie
avec ton corps de papier,

tu marches tout aplati,
le dos et les jambes groggy
par l'effet de la pesanteur."
C'étaient des gens sans coeur.

Touché par les remarques
il prit une décision.
Il dit : "C'est assez, je change !

Je veux être un monarque,
qu'on m'admire pour de bon :
aujourd'hui, je passe à la planche !"

Fort de son nouvel aspect
il voulut s'afficher.

Prouver aux passants insouciants,
aux lugubres, aux mécontents,
bref, aux bonnes gens de Paris,
qu'il était normal lui aussi.

Mais ceux qui mènent une vie plane
ne sont ni doux ni tendres,
et n'ont que faire à Paname
d'un si petit garçon
qui aimait à entendre
des airs d'accordéon.

Mu par son ambition
et un zeste de vengeance,
il exigea de la population
un peu de reconnaissance.

En dernier recours
il avait tout prévu.
Sa roue de secours :
se mettre bien en vue.

A tant vouloir en faire
il décida de quitter terre.
Et d'avoir été si fier
se changea en montgolfière.

Enflé de son succès
il s'envola au-dessus
des vieux parapluies,
des chapeaux distingués
et des pardessus
des galants et des dandy.

Il rêvait qu'on lui prête attention
et pour cela usa de tous ses tours.
En s'élevant, il épiait les ruelles.
Mais il avait oublié que de nos jours
plus personne ne lève le front
pour regarder le ciel.

La prétention dit-on,
si elle est mal placée,
fait gonfler les gens
qu'ils soient petits ou grands.
Et à moins de les percer
les transforme en ballons.

Qu'un fil fût fragile,
et ffuiit ! Le ballon s'envole.
Dans les airs, au-dessus des toits,
loin des regards narquois.

Résultat ? l'enfant au bout du fil,
rêvant de gloire et farandoles,
s'en alla tutoyer Icare et les nuages.
Alors Artur regretta le temps
où comme une vielle page,
une feuille d'arbre ou de papier,
il vivait paisiblement,
tout froissé, froissé, froissé...

11 de diciembre de 2007

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Caricia delicada

Cuando fue a la ventana
despedir de mi amor
ya se había ido
por camino de soledad.

Te busqué sin parada
armado de mi valor
en el mundo entero
hasta Islamabad.

Desde que el calor,
corriendo en mi vientre,
se hizo celoso ;

Desde que mi alma,
estropeada, traicionada,
empezó a llorar ;

Desde que mis sentidos,
vueltos por tí locos,
de repente me quitaron,

y que el canto sin melodía
de mi corazón rasgado
se llenó de palabras
sin sentido ;

Desde este momento,
de duda y de miedo,
de esperanza e ilusión,
lo juro, perdí la razón.

Podríamos ser felices,
tú sin mi, yo sin tí ni nada,
sólos en la nostalgia quemada
de nuestros sueños estériles ;

pero lo confieso,
y tiro mi orgullo :
te amo, te amo, te amo.

Sin fallar, sin parar, sin pensar.
Por fin yo soy César,
y tú, Ôh mi reina,
eres Cleopatra.

Encontré en tus ojos suaves,
pantera de cristal diáfana,
un manojo de llaves
para la puerta cerrada

de mi alma tranquila.
23 Diciembre 2007

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Adam, Eve y el mono

Longtemps combattus, vaincus jamais
Por lo fuerte que es un corazón entrañable.
Tu mèneras tes Hemmes, Roi respecté,
A la victoria, reconquista del país de Adam.
L’air retentit du vacarme cinglant
De las últimas trompetas plateadas
Qui annoncent, dociles, la fin des temps.
La esperanza ya lo sabes es una putada.
Las d’écrire, de voir, de faire semblant,
Me elijo unos sitios convenientes
Pour y creuser de mes ongles tremblants
La fosa discreta de los sobrevivientes.
20 Enero 08

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Charogne 2

Du fond de mon ventre une bête affamée s’enfuit.
Courant entre les tripes,
Les muscles et l’abdomen ;
Enragée, en principe,
Saccageant mon domaine.
Du fond de mon ventre une bête affamée s’enfuit.

Vorace et prédatrice,
Dévastant au passage
Comme une cocatrix
Organes et cartilage.

Remontant les sinus,
Flirtant dans ma trachée,
Elle ne s’est pas gênée
Aux abords de l’anus.
Du fond de mon ventre une bête affamée s’enfuit.

Vomissant mon malaise,
Espérant la défaire,
Pour assouplir la glaise
Qui asphyxiait ma chair,

Pour quitter la pression
Qu’impose sa présence,
Et qui fit de ma panse
Le mur de sa prison,

Il me la faut extraire
Sans détours ni manières
L’arracher de mes mains
Et la jeter au loin.
Du fond de mon ventre une bête affamée s’enfuit.

Forte de son dessein,
La bête me propose
L’arrangement malin,
Et m’explique la chose :

« Je t’échange ta flamme
contre ta liberté.
Si tu m’offres ton âme
Promis, je m’en irais. »

Avec ses doléances,
Et bien des conditions,
Le pacte fut intense,
Coûteux en décisions.

J’en pris congé dans l’heure
Et m’en départissant
Je sentis la chaleur
M’envahir par dedans.
Du fond de mon ventre une bête affamée s’enfuit.

Est-ce trop cher payé
Que d’aller en enfer
Contre la liberté
De s’affranchir d’un ver ?
08 Febrero 08

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Nostalgía de primavera

Por casualidad creí,
Aunque la suerte esté destinada,
Ese día te encontré.

En tus sueños me perdí,
Una jornada de otoño fría,
Siguiendo las hadas en la calle.

Unos meses de magía,
Dudas, locuras, pasión,
En los brazos de Cupido.

Lleno de envidia
El amor fue mi ambición
Y mi corazón mi medio.

En recuerdo de los parques
Dónde las guitaras flamencas
Tocaron para tí mi deseo...

En recuerdo de las calles
Dónde los paseos fueran riquezas
Por lo que cantaba mi cariño...

En recuerdo de los días
En los que te amé...

En recuerdo de las noches
En las que te amé...

En recuerdo de tu soplo
Suave acariciando mi hombro...

En recuerdo de mis dedos
En tu piel buscando dibujos...

¿ Cómo, ¡ O dulce amante !
Impedir a un hombre que Quiere,
Que te olvide ?

¿ Cómo hace un poeta para despedirse
Después haber visto un ángel ?
Aunque no fuese por amor,
Y porque te extraño Raquel,
Por favor,
Vuelve.
02 Abril 08

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Haïkus en Español #1

**Delante de tí
**Se me cayo la rosa
**Malo espejo.

*Montaña verde
*Se rompen los anillos
*Culpa del azar

**Lago desolao
**No me sigas por favor
**Te vas a caer !

*Grito del cuervo
*Pronto se desvanezó
*Vuelve el frío

**Tocando el sol
**Miedo de la ceguera
**Abro los ojos !
22 Abril 08

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Je me perds volontiers
Dans les délices
Des volutes passionnées
Qui m’obsèdent.
Je me glisse,
Féline,
dans les obscurités câlines
que ton corps héberge.

Tu te meus,
silencieux, vers l’antre maligne.
Mes yeux
Comme hameçon, si ton ventre est ma ligne.

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Je te suis,
Je t’épie,
Je te veux,
Je te vis,
Dans le creux
De mes nuits
Ou les rayons
De nos jours.
J’hésite,
Ai-je raison,
Entre la fuite
Et l’amour.
16 Mayo 2008

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J’ouvris les yeux au réveil
Sur une figure délicate.
Doigts de fée, sourire de miel,
Lèvres feu ou souvent je dérape.

Mûre déjà au crépuscule
De son adolescence,
Mais sans plus d’expérience
Pourtant qu’à sa naissance,
Elle allait sans scrupules,
Nue, vierge et belle,
Parmi nous, mortels.

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Promesse

Je te promis une ode, jadis.
Je l’honore aujourd’hui avec joie.
Mes mots cherchent avec délice
Sur cette feuille à imprimer de leur poids

L’attention profonde qui m’anime.
Je te promis un chant, une balade,
Une prose, une pantomime,
Des vers d’azur et de jade.

Prête ton âme au songe
Et vends au diable ta pudeur.
Oublie la honte qui te ronge ;
Adieu orgueil ! Adieu candeur !

Au crépuscule du printemps
Ta chair est intouchée encore.
Ô combien désirable pourtant
Par foi tu préservas ton corps.

Dans l’intimité de nos draps,
Tes bouts dressés se trahissent.
Dans un râle ton souffle en émoi
Invoque la ferveur du supplice.

Lovées dans l’antre accueillante
De leur propre silhouette
Deux muses imposantes
De leurs hauteurs me guettent.

Ta crinière charbonneuse
Aux accents latins, exotiques,
Fréquemment se niche, cajoleuse,
Dans le creux de ma nuque pudique.

Ta bouche arrogante et jolie
Dans une moue incertaine
Supplie, se plisse, se délie,
Dévoile ses lèvres sans gêne.

Tes yeux aux ardeurs envoûtantes,
Perles noires de nacre enrobées,
Font échec, implacables, à qui tente
Braver ton regard sans ciller.

Si épineuse qu’elle fût, toute châtaigne
Renferme de dedans sa bogue
Un fruit qui désire qu’on le prenne,
Qu’on le flatte, qu’on le dérobe.

Dans un élan exagéré souvent
Je me souviens m’être élancé,
Qui par fierté, qui par passion,
Dans l’espérance de t’effleurer.

Vain mirage que ton parfum
Qui se délite à peine émis.
Je n’ose même pas prendre la main
De ton ombre au sol qui te suit.

Ces quelques lignes rendent hommage
À cette femme qui m’accompagne
Et qui vacille non sans dommage
De mon amie à ma compagne.
15/10/2008

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On s’étonne souvent de ce que les déserts
Soient boudés par les nuages et les averses célestes.
Lors que leur beauté pourtant surpasse en tous points
Les décors verdoyants des plus antiques fresques.

L'on trouve encor' dans l’aridité de ces terres
L’inspiration divine et la philosophie.
La beauté sèche et pure d’une dune éternelle,
Fût-elle loin de la mer et avide de pluie.

On y troque une plume contre un morceau de plomb,
Une pipe en argile pour un brin d'éphémère,
Une bourse de musc contre un grain de bonheur.
Dieu sait combien il fait bon dormir avec ses frères.

J'ai croisé une fois dans le froid matinal
Un mirage d’ébène tout revêtu de grâce.
Elle marchait ondulant, nonchalance féminine,
Et son châle derrière elle laissait de belles traces.

J’ai suivi plein de fièvre ses pas sur le sable
Priant l’esprit du vent de ne pas les couvrir.
Le soleil accablant alors à son zénith
Telle une fable perverse souhaitait me punir.

Dans cette quête improbable d’un graal aux pieds nus
Je perdis la raison, et oubliai mon âge.
Je ne garde depuis dans mon âme aliénée
Qu'un souvenir confus : le parfum d’un mirage.


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Aucun jardin jamais
n'est totalement innocent
et les trompettes en choeur
annoncent le firmament.

Les églantines en fleurs
et les charmants hospices
remplaceront le coeur,
les chants et le calice.

Les bardes épanouis
clament sans retenue
la force de la vie
et l'ascension aux nues.

Si comme je le pense
vous êtes dans l'erreur,
corrigez votre engeance
par un peu de ferveur.

Le feu surgit des cendres
et le roc devint miel ;
le dur se fit tendre
et le pêcheur fidèle.

S'il est une espérance
au sens qu'on lui pense,
serait-ce dans les livres
et l'étude des sciences
que l'être humain aride
attend qu'on le délivre ?
Le corps est si avide
que l'esprit vagabonde.

Le défi que je vous lance
de dessous la lune ronde
est de  gardes le ventre vide
et de rentrer en transe.

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Stoppé dans mon élan
Pour t’attraper en vol,
Je regarde impuissant
Ton avion qui décolle.

Notre rencontre aura l’anniversaire
De cette nuit de pleine lune.
Car le 9 mai, couchés par terre,
Nous nous aimâmes sur une dune.

Notre vie a l’accent délicat
De nuages qui se dessinent,
De jus de maracuja
Et du samba qui nous anime.

Notre histoire à peine commence
Et déjà la plume s’active
Sur le livre de notre romance
Où il semble que tout arrive.

Derrière nous des souvenirs
Plus brillants que des étoiles.
Ce que je ne sais comment dire
C’est mon cœur qui le dévoile.

Et devant nous, plus beau encore,
Se déploie un avenir
Que je sais grandiose et fort.
La vie, mon amour, est encore à venir.

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Si tu savais...

...combien tu me manques, et combien je t'espère !
Dans le creux de ma main mon coeur désespère,
et de jour en jour il se flétrit plus vite
qu'un jardin de coquelicots, de lys ou de tulipes.

Je pleure dans mon sommeil
le réconfort de tes bras ;
le souffle de tes lèvres qui veillent
à rafraîchir mes draps.

Réunis il y a peu
la vie nous a séparés
lorsque encore amoureux
nous rêvions d'éternité.

Sur l'herbe d'un parc lambda
nous étions allongés ;
au soleil d'Itaipava
nous nous sommes aimés.

Je n'oublierai pas non plus
les larmes qui ont coulé
ce jour là dans l'autobus
qui nous a emmené.

Sur la rive de Niteroi,
alors que je partais,
j'avais encore la foi
que jamais je ne te perdrai.

Imperturbable, le temps s'allonge
sans cesse et me rappelle
que nous faisions le même songe.
Mais j'y fus infidèle.

Soudain un affreux tourbillon
par ma faute engendré
t'ôta, toi et notre passion,
de mon ego esseulé.

La rage et les insultes
Créèrent un grand fossé.
Le vide qu'il en résulte
ne se peut pas combler.

Je nourris l'espoir pourtant
d'avoir encore un jour la joie
de glisser dans tes cheveux safran
le bout de mes dix doigts.

De distinguer sur ta poitrine
le mouvement discret
et l'onde cristalline
que ta respiration y fait.

D'observer amusé sur ton visage
le jeu de tes grimaces félines
y décelant au passage
des volontés câlines.

Et de chanter toujours,
au creux de ton oreille,
des mots doux, des mots d'amour,
ou bien Padam, quand tu t'éveilles.

Autour de mon cou,
au cordon de cuir et de fer,
pend encore le bijou
que ton oncle t'avait offert.

Il symbolise le vrai amour
que j'ai pour toi
et que j'aurai toujours,
quoi qu'il en soit.

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En l'espace d'un instant,
De ceux qui durent longtemps,
L'improbable s'est produit
Et depuis me poursuit.

D'une rencontre imprévue
Et de regards en coulisse
Surgit d'entre les nues
La joie d'être complices.

Toute parée d'encens,
De nacre et de tilleul,
Tu animes à toi seule
Tout un café dansant.

Grande amie de Django,
Des musiques cubaines,
Tu es faite pour la scène
D'Arménie au Congo.

Laisse filer au vent
Ta chevelure sauvage.
Tu paraîtras plus souvent
D'une nature moins sage.

Sur tes épaules un cou,
Délicat et vaillant,
Enjoint tes prétendants
A se mettre à genoux.

Ce piédestal auguste
Est une fière colonne
Qui maintient sa couronne
Comme l'eût fait un juste.

De ce qui le surmonte
Je n'en dévoile rien
Car j'aurais vite honte
D'en tronquer les dessins.

On ne vit en effet
Jamais de mémoire d'homme
Un visage si parfait,
Qui éclaire et embaume.

Délicate figure
Où tout est à sa place
Il traduit ton âge mûr
Où s'épanche ta grâce.

A l'égard de ton corps,
Pour le bien des lecteurs,
Je me tairai d'abord,
Épargnant leurs ardeurs.

Car tu es très portée
Sur le plaisir des sens
Et les joies du duvet
Dont je tais l'expérience.

Tu rallumas en moi
Et bien à mes dépens
Un foyer qu'autrefois
Entretinrent mes passions.

Faut-il que je le crie
Pour qu'enfin tu l'entendes ?
Vois ! Mon coeur fut ravi
Sans que je le demande.

Même si c'est un supplice
À défaut j'y consens
Être ton ami puisque
Je ne puis être amant.

Si je pars désormais
Je garderai caché
Bien en dedans de moi
Une petite part de toi.



1 commentaire:

  1. Eussé-je eu ta candeur,
    Leurre d'un enfant cruel,
    Ta confiance, et ton heur,
    J'aurais pu être telle,
    A partager un temps,
    Sans me brûler les ailes,
    La chaleur de ton sang.
    Pour un désir rebelle,
    J'eus laissé ma misère,
    Oublié l'Eternel,
    Que ton amour n'est guère.
    Hélas, sous chaque ombrelle
    Gît une promesse facile,
    Et du marbre éternel
    La silhouette gracile.
    Je préfère m'envoler,
    Suivre des hirondelles
    Tu diras "l'ai-je aimée?",
    Avant le froid, le gel.

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